POLKA 25
“Sécurité”. Ce sera le mot central et le pivot de toutes les priorités de la nouvelle présidence polonaise du conseil de l’UE. Sécurité et défense, protection des personnes et des frontières, résistance à l’ingérence étrangère et à la désinformation, sécurité des entreprises, sécurité énergétique par la transition, sécurité alimentaire et sanitaire, les différents aspects d’une Europe sécurisée et sécuritaire sont déclinés. On notera bien sûr combien les questions de démocratie et d’Etat de droit, et même de climat, sont ici entièrement subordonnées au contexte géopolitique.
Ainsi au 1er janvier 2025, la présidence passe des mains de Viktor Orban (cf. EIH 23/6/24) à celles de Donald Tusk, à nouveau premier ministre de la Pologne depuis octobre 2023 (cf. EIH 22/10/23) et ancien président du Conseil européen (2014-2019). C’est la 2e fois que D. Tusk assume cette fonction de présidence tournante du Conseil de l’UE et le souvenir de la présidence polonaise de 2011 est restée comme un moment de maturité politique et d’affirmation pro-européenne.
Politico propose un petit dossier d’analyse des différents aspects de cette présidence polonaise, en particulier dans le contexte géopolitique tendu dans lequel elle s’ouvre.
En effet, alors que l’UE se prépare à un nouveau mandat Trump et des difficultés dans la relation transatlantique, qui ont déjà pesé lourd sur le dernier Conseil européen de Budapest, le leadership d’un pays aussi traditionnellement atlantiste que la Pologne sera déterminant pour l’avenir de l’autonomie stratégique européenne.
C’est ce qui ressort des premières déclarations de R. Sikorski, ministre des affaires étrangères polonais, qui y voit une opportunité majeure pour faire avancer les positions européennes. C’est aussi ce qui a marqué la visite d’Etat du président français à Varsovie, pour discuter d’un projet de mission européenne de maintien de la paix qui préserverait la souveraineté ukrainienne dans le cadre d’un éventuel accord Trump-Poutine.
Déjà en novembre, face aux difficultés qui se profilent pour l’aide à l’Ukraine, les cinq grands pays européens réunis à Varsovie s’étaient déclarés favorables à l’émission d’euro-obligations pour soutenir la défense.
L’une des grandes difficultés auxquelles Donald Tusk devra cependant se mesurer est interne : en 2025 la Pologne doit se choisir un nouveau président de la République et Tusk pourrait se retrouver tiraillé entre ses valeurs et engagements pro-européens et la pression populiste croissante dans le pays, note Politico.
La coalition au pouvoir connaît d’ailleurs des tiraillements et l’élection du printemps prochain ressemble déjà à un référendum sur le gouvernement, d’après le Visegrad insight.